Les sites en « .ai », de plus en plus prisés par le secteur de l’intelligence artificielle, rapportent gros à… l’île d’Anguilla, dont c’est le nom de domaine officiel sur Internet, a indiqué à l’AFP un des gestionnaires de cette extension.
En effet, les deux lettres « .ai » ne font pas référence aux initiales « intelligence artificielle » en anglais, mais à ce territoire britannique des Caraïbes, qui comme tout pays ou territoire dispose d’une extension nationale qu’il gère à sa guise. Mais le secteur de l’IA, en plein essor, s’est emparé de ce nom qui évoque son secteur, et de plus en plus d’entreprises achètent des sites en « .ai ».
Pour Anguilla, qui les facture 60 dollars par an et a augmenté ses prix, les recettes mensuelles ont doublé ces six derniers mois, a précisé Vince Cate, gestionnaire technique du nom de domaine de l’île. Anguilla ne demande aux acheteurs aucune preuve de lien avec son territoire.
Le « .ai » représente la troisième source de revenus pour le gouvernement de l’île. « Au rythme de croissance actuel, je pense qu’il représentera sa deuxième source fin 2023 et à terme sa première », a estimé M. Cate, sans en préciser le montant.
Mathématiquement, à 60 dollars par an, cela signifie un revenu de l’ordre de 10 millions de dollars par an. « Il existe deux sortes d’extensions, celles en deux lettres qui correspondent à un pays ou à un territoire et les noms génériques qui représentant un secteur » , explique Pierre Bonis, directeur général de l’Afnic, qui gère le domaine « .fr ». « C’est un détournement de l’utilisation d’un nom de domaine national », a-t-il souligné, citant d’autres cas similaires ces dernières années.
Ainsi le « .tv » utilisé par les chaînes de télévision mondiales est en réalité le nom de domaine des îles Tuvalu, un archipel polynésien. Le « .io » a été adopté par des développeurs qui y voient les initiales input/output, abréviation courante en informatique, alors qu’il s’agit du domaine Indian Ocean, appartenant à une île britannique au milieu de l’océan Indien. « C’est une pratique qui existe pour les petits pays. Mais le prix du ‘.ai’ est élevé – en comparaison, l’Afnic facture le ‘.fr’ 4,56 euros – et n’a pas vocation à devenir massif », selon M. Bonis.
Source : La libre